Attaques, contre-attaques, tel est le schéma que dressent les relations entre les autorités de la Transition malienne avec les Nations unies en matière de droits de l’homme. Venue aider le Mali à se sortir de sa crise multidimensionnelle, la Minusma semble être manipulée et instrumentalisée au regard de la posture empruntée par ses prises de positions. Par tous les moyens, il faut chercher à épingler les forces de défense et de sécurité.
Or, elle a clairement chanté sur tous les toits de n’avoir pas mandat pour combattre les terroristes. Alors, qui protège-t-elle ? C’est pourquoi, le Mali tient la dragée haute à ses détracteurs pour lutter contre la désinformation sous toutes ses formes. En effet, suite au rapport sur « les événements de Moura du 27 au 31 Mars 2022 » publié le 12 Mai 2023, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme, le Gouvernement de Transition ne s’est pas fait prier pour dénoncer, avec véhémence la démarche de l’organisation internationale. En riposte aux allégations onusiennes, Bamako déploré un rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies. Battant en brèche les accusations des droits de l’homme des nations unies, le Gouvernement malien à travers le ministre Abdoulaye Maïga clarifie qu’après l’opération aéroportée réussie de nos vaillantes forces armées à Moura, à la demande du Gouvernement de la Transition, la justice militaire a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour élucider les éventuels cas de violation des droits de l’homme. C’est justement la même mesure que recommande le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme.
C’est pourquoi, selon le colonel Maïga, il est utile de s’interroger sur l’opportunité de cette publication qui recommande au Gouvernement de la Transition, une décision que ce dernier a pris il y a plus d’un an, si ce n’est de perturber la tranquillité des Maliens à l’approche d’un scrutin référendaire d’une importance capitale pour le processus de refondation. A en croire les autorités nationales en aucun moment, ni la MINUSMA, ni le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme ne lui ont adressé une demande d’autorisation pour prendre des images de Moura grâce à des satellites. En cela, il faut rappeler que le Mali reste intraitable sur le respect de sa souveraineté. Pour dire que notre n’est plus sous tutelle. De ce fait, Bamako estime qu’en utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des Autorités maliennes, la mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali. Par conséquent, le Gouvernement de la Transition décide d’ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, des crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire (Art 130), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires. « Le Gouvernement de la Transition rappelle que cette attitude de la mission d’établissement des faits ressemble à un cas d’espionnage de la junte française qui avait placé illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi, le 20 Avril 2022, pour filmer des cadavres humains, minutieusement prédisposés, dans le but d’accuser les FAMa », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga. Or, soucieux du respect de la vie et de la dignité humaines, à maintes reprises, le Gouvernement de la Transition avait mis en garde contre l’instrumentalisation de la MINUSMA et des Droits de l’Homme dans le dessein de briser la dynamique de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali et de s’opposer aux choix stratégiques du Mali. D’après Bamako, dans ce contexte, il est contradictoire et paradoxal de noter la célérité avec laquelle la mission d’établissement des faits a été mise en place au moment où le Mali portait plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 15 Août 2022 sur les actes d’agression contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un Etat membre des Nations Unies par la junte française, avec des preuves de violations flagrantes et répétées de son espace aérien et d’espionnage, pour avoir collecté des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel, tout en leur larguant des armes et des munitions. Il y a lieu de rappeler que ces groupes sont les principaux responsables de la commission des violations graves et massives des droits de l’Homme. En cela, l’étau se resserre de plus en plus autour de la Minusma qui a perdu toute crédibilité aux yeux des autorités et de la grande majorité des Maliens.
JG

Partagez sur :

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *